Echo de la communauté de communes de l’Huisne Sarthoise – du 16/02/2023

Offrir un logement chez un particulier aux jeunes en recherche de stage, apprentissage ou emploi, aussi pour aider ses entreprises en peine de main-d’œuvre. L’Huisne sarthoise a signé une convention dans ce sens.

être jeune, et rechercher un hébergement temporaire, pour un stage, une mission intérimaire, ou un apprentissage. Pas simple en dehors du marché privé. Alors, pour permettre à des jeunes âgés de 15 à 30 ans de trouver chaussure à .leur pied, mais aussi à des habitants d’occuper
une chambre libre de leurs habitations, la communauté de communes de l’Huisne sarthoise a signé une convention avec le Foyer jeunes travailleurs Le Flore, du Mans, pour le dispositif « Hébergement temporaire chez l’Habitant ».

Didier Reveau, maire de La Ferté-Bernard, se plaît à le répéter, l’Huisne Sarthoise jouit d’une richesse économique. Le plan de relance d’Edouard Philippe, ancien premier ministre, la classant comme l’un des 124 territoires d’industrie français, abonde dans ce sens.
En clair, La Ferté-Bernard et ses environs recensent de nombreuses entreprises. Une manne pour les apprentis et autres stagiaires.
Qui se heurtent cependant souvent à deux difficultés  : la mobilité et le logement. Et c’est sur ce deuxième facteur que l’Huisne sarthoise a donc décidé d’agir, dans un premier du moins.

Aussi un foyer jeunes travailleurs ?

« Cela a beaucoup de sens parce que cette convention  est au carrefour de plusieurs intérêts. Pour l’accueil des jeunes, mais aussi le monde du travail, en tension, et qui fait face à des difficultés de recrutement ou encore la mixité. L’isolement peut être combattu avec ce dispositif»,

a présenté le président.

Qui annonce, en parallèle, une réflexion menée avec sa casquette de maire de La Ferté-Bernard, sur la création d’un Foyer jeune travailleur dans sa ville. « Les· deux ne sont pas incompatibles. Il s’agit d’une addition de réponses », déclare Didier Reveau.
Fier de se positionner  comme une locomotive dans le Nord Sarthe. Un sentiment partagé par le sous-Préfet de l’arrondissement de Mamers,
Olivier Compain : « La CDC a su saisir au vol cette proposition de la Région et de l’État faciliter cet accès à l’emploi ou au stage. L’État propose en effet aux territoires volontaires de financer ce dispositif.»

15 euros la nuitée

• Le coût fixe de l’hébergement est calculé à la nuitée. Un jeune ne règle que ses jours de présence donc. Le tarif est de 15€ la nuitée, en période estivale et 17€ en période hivernale (novembre à mars) mais avec un plafond maximal de 250 à 270€ par mois. Une somme à laquelle s’ajoute une adhésion annuelle de 2€ à l’association Urhaj (Union régionale pou d’habitat des jeunes), qui coordonne le dispositif.
• L’hébergeur reverse 1 € par nuitée à l’association, dans la limite de 20 € par mois, auxquels s’ajoutent également ‘adhésion annuelle de 2€ à l’Urhaj.
• Le Flore conseille, « sans que cela ne soit contractualisé », une facturation de 2€ supplémentaires par petit-déjeuner, soit 5€ pour un petit-déjeuner+ repas du soir.

Une solution souple

Une solution nouvelle donc, basée sur une relation de confiance saluée par Anne Beauchef, conseillère régionale et co-présidente du· Clefop (Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles)  Nord Sarthe, un acronyme, selon ses propres mots,
« pas rigolo, mais derrière lequel se cachent des choses concrètes ».

Pas là pour faire du business

Et parmi elles, la volonté de proposer, « une solution souple, comme celle présentée aujourd’hui, qui est alternative et complémentaire à ce qui existe. · Quand on a des saisonniers, des apprentis, parfois mineurs, c’est aussi rassurant pour les parents, comme pour le jeune, d’avoir un suivi. Marc Manceau, directeur du Flore, de corroborer : « Nous sommes une plateforme humaine. Nous ne sommes pas là pour faire du business. On cherche ·des hébergeurs qui veulent rendre service à un jeune, c’est toute la quintessence même du projet. Notre objectif, c’est de faire les meilleurs binômes au plus près du lieu de formation ou de travail du jeune.»

La famille : un rôle d’accueil
Au tour de Myriam Lucas, animatrice du dispositif pour l’Huisne sarthoise, de détailler : « Nous nous adressons aux 15-30 ans qui sont
bien souvent contraints au double logement, avec donc, un budget limité et qui ont besoin de se loger pour un séjour court d’un mois comme un stagiaire, un apprenti ou une mission à durée déterminée. Des jeunes qui peuvent avoir besoin d’un encadrement. Décohabiter, la première fois, c’est parfois compliqué.  La famille a alors un rôle d’accueil. »

• Hors de question donc, de proposer une chambre ou un studio indépendant à l’habitation.

« Il y a, dans ce dispositif, une notion de partage  importante, il ne s’agit pas que d’un toit. C’est dans ce sens qu’on demande à ce que la cuisine soit forcément un lieu commun », sourit-elle. Qui peut héberger? En clair, toute personne qui dispose d’une chambre libre, d’un minimum de 9 mètres carrés, équipée d’un lit, d’un bureau, de rangement et d’une ligne Internet, peut, dès maintenant, devenir hébergeur.

« L’association rencontre l’hébergeur chez lui. Un temps précieux de visite de la chambre, mais aussi d’échange sur son état d’esprit d’accueil, sa vie quotidienne. Avant de faire pareil pour la demande du jeune », note Myriam.

Qui attend, comme ses collègues du Flore, de pied ferme les premiers hébergeurs, et futurs hébergés. « Le dispositif peut démarrer dès demain », s’enthousiasment-ils.

Carine ROBINAULT

Lancé en 2017, le dispositif« Hébergement temporaire chez l’habitant » a été lancé en 2017 en Pays de la Loire, à Châteaubriant.
En Sarthe, cinq territoires étaient couverts en 2022, dans le sud : pays sabolien; pays fléchois, Loir Lucé Bercé, loué Brûlon
Noyen et le Sud Sarthe. •
Avec, pour les hébergés, une moyenne d’âge de 20 ans. 17% étaient en apprentissage, 58 % en stage en entreprise, et 25 % en CDD, CDI ou intérim …
Soit, 59 binômes formés pour un total de 70 hébergeurs et 2313 nuitées consommées.